New York

La Drama League of America lors de son congrès de 1914 avait lancé le projet d’une « grande célébration nationale du tricentenaire de Shakespeare » qui souleva un tel enthousiasme que des milliers d’initiatives individuelles organisèrent des événements petits et grands dans tout le pays.

Le New York Times sollicita des contributions internationales qu’il publia sur deux mois dans une série d’articles consacrés à Shakespeare.
Du 23 au 27 mai, une foule immense assiste au stade de City College à un gigantesque « masque communautaire » intitulé Caliban by the Yellow Sands, mis en scène par son auteur Percy MacKaye, avec environ 1 500 participants amateurs qui interprètent des danses, chœurs, tableaux, pantomimes, entrées et sorties processionnelles dans des interludes entre les scènes jouées par des acteurs de métier. Ce n’était là qu’un élément sur une longue liste de festivités organisées dans et autour de la ville par les églises, les synagogues, les écoles, les centres communautaires et récréatifs, les clubs… On note sur la liste un « cirque shakespearien », et un « dénouement shakespearien », projet d’évasion spectaculaire du magicien Houdini au-dessus d’une tranchée du métro.

La German stock company de Rudolf Christians basée à l’Irving Place Deutsches Theater donne au Metropolitan Opera une représentation de gala de scènes tirées de Jules César devant l’ambassadeur d’Allemagne à Washington et « une foule de spectateurs allemands qui applaudirent avec extase tout au long de cette célébration du plus grand des Anglais », New York Times, 29 mars 1916. Le violoniste Nahan Franko dirigeait l’orchestre dans un programme où figuraient le Coriolan de Beethoven et l’ouverture du Songe de Mendelssohn.