Paris

Lorsqu’il adapte Roméo et Juliette, le librettiste Felice Romani choisit de remonter, par-delà Shakespeare, aux sources italiennes du mythe. Il resserre l’intrigue, faisant table rase de Mercutio, de la nourrice, du clair de lune et du rossignol… Le drame s’assombrit : la querelle entre les deux familles devient une véritable guerre. La première rencontre des amants est rejetée hors-scène et la réconciliation finale rendue impossible. Dans le titre même que retient Bellini, les noms de Capulet et deMontaigu éclipsent ceux de Roméo et de Juliette, tout comme le conflit empoisonne leur amour. Mais l’opéra ressuscite également une scène que Shakespeare avait omise : lorsque Juliette – que Roméo croyait morte – s’éveille dans la tombe, les deux amants peuvent échanger quelques mots avant de s’endormir à jamais. Et le chant de ces vies, qui se croisent et s’entremêlent, illumine un instant le monde d’une lumière bouleversante. Sous la direction de Bruno Campanella, Ekaterina Siurina et Karine Deshayes prêtent leurs voix aux amants qu’enveloppe la musique intensément dramatique de Bellini.
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Bruno Campanella Direction musicale
Robert Carsen Mise en scène
Michael Levine Décors et costumes
Davy Cunningham Lumières
Alessandro di Stefano Chef de choeur

Paul Gay Capellio
Ekaterina Siurina Giulietta
Karine Deshayes Romeo
Charles Castronovo Tebaldo
Nahuel di Pierro Lorenzo

Orchestre et chœur de l’Opéra de Paris

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Où, pourquoi, comment le monde commémore-t-il Shakespeare ?

Ces questions et d’autres posées par l’œuvre de Shakespeare sera le sujet de notre congrès à Paris, du 21 au 27 avril 2014, lorsque des théâtres, des salles de concert, des musées, des bibliothèques et d’autres lieux célèbreront le 450e anniversaire de sa naissance.

Le programme comportera également des conférences plénières, des panels, des séminaires et des performances.

À bientôt, rendez-vous à Paris.
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Where, why, how does the world commemorate Shakespeare?

These and other questions raised today by Shakespeare’s works will be addressed during our Paris conference, 21-27 April 2014, when theatres, concert halls, museums, libraries and other venues celebrate his 450th birthday.

The program will include plenary lectures, panels, seminars and performances.

A bientôt, rendez-vous in Paris.

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Nouvelle édition bilingue en treize volumes des œuvres complètes sous la direction de Pierre Leyris et Henri Evans, qui passent commande de traductions originales à des écrivains et des poètes pour le Club Français du Livre.

La revue Études anglaises consacre un numéro spécial à Shakespeare 1564-1964, avec des articles d’Yves Bonnefoy, Henri Fluchère, Jean Jacquot, Marie-Thérèse Jones-Davies, Jan Kott, Richard Marienstras, André Maurois, Kenneth Muir…

Amleto, mis en scène par Franco Zeffirelli et interprété par Giorgio Albertazzi et Anna Proclemer est présenté dans le cadre du Festival International du “Théâtre des Nations” en 1964 au Théâtre Sarah Bernhardt.

La même année, le festival accueille deux pièces de Shakespeare en allemand: Henry V et Troilus et Cressida, un Richard II polonais, un Mesure pour mesure tunisien, un Marchand de Venise anglais et un Nuit des rois turc.

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New bilingual edition in thirteen volumes of the complete works under the direction of Pierre Leyris and Henri Evans, who command original translations from writers and poets for Club Français du Livre.

Études anglaises dedicates a special issue to Shakespeare 1564-1964, with contributions from Yves Bonnefoy, Henri Fluchère, Jean Fuzier, Jean Jacquot, Marie-Thérèse Jones-Davies, Jan Kott, Richard Marienstras, André Maurois, Kenneth Muir…

Amleto, directed by Franco Zeffirelli and interpreted by Giorgio Albertazzi and Anna Proclemer is presented as part of the 1964 International festival of drama “Théâtre des Nations” at the Théâtre Sarah Bernhardt.

The same year the festival hosted two Shakespeare plays in German: Henry V and Troilus and Cressida, as well as a Polish Richard II, a Tunisian Measure for Measure, an English Merchant of Venice and a Turkish Twelfth Night.

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Après le succès remporté par les premières saisons du Vieux-Colombier, Jacques Copeau est convié par le ministère de la Propagande à faire la promotion de la culture française aux États-Unis. Le souhait de Georges Clémenceau lui donne l’occasion de faire démobiliser une partie de ses acteurs et reconstituer sa troupe. Gaston Gallimard, Louis Jouvet, Charles Dullin, Suzanne Bing le rejoignent à New York où ils passent près de deux ans, de novembre 1917 à juin 1919, donnant 345 représentations au Garrick Theater. Pendant leur séjour, Copeau donne des conférences à travers le pays pour expliquer son projet de Comédie nouvelle, « une comédie moderne toute neuve, improvisée, avec des types tirés de la société actuelle. Une farce française du XXème siècle”. (Registres IV, p. 523).

Au cœur de la guerre, quelques écrivains saluent l’anniversaire dans leurs essais. La Société Littéraire de France produit une édition spéciale du tricentenaire du Roi Lear, traduite par Pierre Loti et Émile Vedel, illustrée de gravures sur bois par Jean Lebédeff. Romain Rolland publie dans une revue suisse, Demain, un article sur « La vérité dans le théâtre de Shakespeare », fragment d’un ouvrage en cours. « Shakespeare et l’âme anglaise » d’André Chevrillon, mai 1916, réfléchissant aux récentes célébrations, confirme le thème général du recueil de Gollancz : « le poète de l’épouvante et des roses » incarne la quintessence du génie anglais. Analysant son trait central, la prédominance de l’imagination concrète et du sentiment sur la pensée raisonneuse, il conclut que les Anglais sont avec les Slaves le seul peuple visionnaire d’Europe.

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After the success of the Vieux-Colombier first seasons, Jacques Copeau was asked by the Ministry of Propaganda to advertise French culture abroad. Georges Clémenceau’s wish that he should display their theatrical talents in the United States enabled him to demobilize some of his actors and recreate his company. Gaston Gallimard, Louis Jouvet, Charles Dullin, Suzanne Bing joined him in New York where they spent nearly two years, from November 1917 to June 1919, giving 345 performances at the Garrick Theater. During their stay, Copeau gave lectures around the country to explain his notion of a New Comedy, “a wholly new modern comedy, improvised, using types deeawn from today’s society. A XXth-century French farce.” (Registres IV, p. 523).

In the midst of war, a few essays by writers salute the anniversary. The Société Littéraire de France produces a special tricentenary edition of Le Roi Lear translated by Pierre Loti and Emile Vedel, with wood engravings by Jean Lebédeff. Romain Rolland in a Swiss magazine, Demain, publishes an article on “La vérité dans le théâtre de Shakespeare”, fragment of a much larger work in progress. André Chevrillon, in “Shakespeare et l’âme anglaise”, May 1916, reflecting on the recent celebrations, confirms the general theme of Gollancz’s collection, that Shakespeare, “the poet of roses and dread”, is the very genius of Englishness, and proceeds to analyze its central feature, a predominance of concrete imagination and feeling above reasoning thought. The English are with the Slavs the only visionary people in Europe, he concludes.

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Le 20 janvier 1864, Victor Hugo décline l’invitation de Hepworth Dixon, rédacteur de l’Athenaeum, de se joindre au London Shakespeare Committee, parce qu’ils ont trop tardé à y convier son fils François-Victor. Six lettres échangées avec Louis Blanc relatent son implication dans les cérémonies du tricentenaire.

Le 11 avril, les amis de Hugo décident de fonder un « Comité Shakespeare » avec George Sand, Auguste Barbier, Alexandre Dumas, Berlioz, François-Victor Hugo, Michelet, Théophile Gautier, Littré, Paul Meurice, Leconte de Lisle, Laurent Picha, Michelet, Paul de Saint-Victor, et ils veulent que Hugo préside un banquet le jour de l’anniversaire. Cette initiative suscite de violentes réactions dans la presse, dont une lettre furieuse de Baudelaire dans Le Figaro, où il accuse le clan Hugo de faire tout ce tapage pour promouvoir la traduction des œuvres complètes par François-Victor, et tenter de transformer Shakespeare en socialiste. Quand le banquet est annulé, George Sand dénonce le gouvernement de Bonaparte comme arriéré dans la Revue des deux mondes.

La préface que rédigeait Hugo aux traductions de son fils prend la taille d’un volume à elle seule et paraît cette année-là sous le titre William Shakespeare (lire un extrait).

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20 January 1864, Victor Hugo declined the invitation of Hepworth Dixon, editor of the Athenaeum, to join the London Shakespeare Committee, because they had taken too long in asking his son François-Victor to join. Six letters exchanged with Louis Blanc relate his involvement in the Tercentenary celebrations.

On 11 April, Hugo’s friends decide the foundation of a “Comité Shakespeare” with George Sand, Auguste Barbier, Alexandre Dumas, Berlioz, François-Victor Hugo, Michelet, Théophile Gautier, Littré, Paul Meurice, Leconte de Lisle, Laurent Picha, Michelet, Paul de Saint-Victor, and want Hugo to preside a banquet on the day of the anniversary. This causes violent reactions in the newspapers, including a furious letter from Baudelaire in Le Figaro, who accuses the Hugo clan of making all this noise to promote François-Victor’s translation of the complete works, and trying to turn Shakespeare into a socialist. The banquet is cancelled, causing George Sand to denounce Bonaparte’s government as backward in Revue des deux mondes. Hugo’s preface to the translations grows into a full independent volume, William Shakespeare, and is published that year (read extract).